Association loi 190
   
  Société Dunkerquoise d'Histoire et d'Archéologie
  revue n°42
 

Revue historique de Dunkerque et du littoral n°42  année 2009

GODEFROY D’ESTRADES (1607-1686) DIPLOMATE D’EXCEPTION, GOUVERNEUR DE DUNKERQUE par René GALAMÉ

Résumé des articles

                Issu d’une famille agenaise de petite noblesse, Godefroy d’Estrades (1607-1686), qui sera fait comte puis maréchal de France, fut pendant un demi-siècle intimement mêlé à bien des affaires concernant Dunkerque. « Fort bon à la guerre, meilleur aux négociations », c’est lui qui négocia le rachat de Dunkerque aux Anglais, en 1662. Gouverneur de Dunkerque (1650-52 puis 1662-86), il se consacra à l’amélioration du port et de son accès, et se fit l’ardent défenseur de sa franchise. Diplomate averti et clairvoyant, ambassadeur en Angleterre et aux Provinces-Unies, il participa, le plus souvent comme plénipotentiaire, aux négociations qui aboutirent à la signature des grands traités qui consacrèrent la prépondérance française sous Louis XIV.
 
LES INGÉNIEURS DU LITTORAL NORD AU TEMPS DE VAUBAN par Jean-Marie GORIS
                L’ingénieur militaire, invention de la Renaissance, voit son rôle grandir durant tout le XVIIe siècle, au point que Louis XIV crée un département des fortifications en 1691, avec une école spéciale établie à Mézières. Grâce aux recherches d’Anne Blanchard, l’auteur nous fournit une très commode synthèse sur les ingénieurs en poste de Dunkerque à Boulogne-sur-Mer sous le règne de Louis XIV.
 
LES INITIATIVES URBANISTIQUES DU POUVOIR ROYAL À DUNKERQUE AU XVIIe SIÈCLE par Olivier RYCKEBUSCH
                Dans la France de l’Ancien Régime, l’exécution de la plupart des plans et projets d’urbanisme de quelque importance a été ordonnée par des arrêts du conseil du roi ; mais il n’a fait le plus souvent qu’entériner les initiatives locales, éventuellement suscitées par l’intendant ou tout au moins ayant reçu son approbation. Cependant, il advient parfois qu’une impulsion décisive émane véritablement du pouvoir royal. Au XVIIe siècle, celui-ci dirige et même finance un certain nombre de réalisations d’urbanisme ; c’est le cas de Dunkerque où le roi procède à la création du port moderne et à l’agrandissement de la ville.
 
FORTIFICATIONS ET STRATÉGIES FAMILIALES À DUNKERQUE SOUS L’ANCIEN RÉGIME par Agathe LEYSSENS
                « Le siècle de fer » a laissé dans le paysage des régions septentrionales de nombreux vestiges. Vauban y a érigé ou fait ériger nombre de fortifications et citadelles. À Dunkerque, nul vestige ne subsiste suite à l’application des clauses draconiennes du traité d’Utrecht. Pourtant, les archives contiennent un trésor méconnu : le nom des entrepreneurs des travaux du Roi. Malgré l’absence de système bancaire, ces hommes ont réussi à réunir les fonds nécessaires au lancement des chantiers gigantesques visant à faire de Dunkerque le plus beau port fortifié de France. Parfois étrangers à la ville, ils réussirent non seulement à collecter des sommes conséquentes mais pour certains d’entre eux à faire fortune et à s’agréger aux familles négociantes. L’accès à l’échevinage couronne l’ascension sociale et les stratégies familiales de ces « entrepreneurs » du XVIIIe siècle.
 
AUTOUR D’UN PLAN DE DUNKERQUE : STOCKS, LESLIE ET LAURENCE STERNE par Michel TOMASEK
                Une énigmatique gravure avait attiré notre attention, non pas par l'attitude quelque peu équivoque du couple représenté, mais par la présence insolite d'un plan de Dunkerque. Les noms du graveur et de l'auteur de l'œuvre originale allaient permettre de retrouver exactement le sujet : l'illustration d'un passage du Tristram Shandy, du célèbre romancier anglais du XVIIIe siècle, Laurence Sterne, mettant en scène l'Oncle Toby et la veuve Wadman. Une relecture orientée du roman justifie parfaitement la présence de ce plan et met en évidence l'importance narrative et symbolique de la ville de Dunkerque. Par le biais inattendu de cette référence locale, est esquissée la mémoire de quelques acteurs de la vie littéraire et artistique anglaise.
 
LE NAVIRE CORSAIRE LE MATOU  (1744-1745) par Michael SIMPSON
                Le brigantin Le Matou, de 80 tx, 95 hommes commandés par Jean-François Cheney a été capturé par le HSM St Quintin dans la nuit du 18 au 19 mars 1745, au large du cap Flamborough et ramené au port de Kingston upon Hull. Approche peu courante, l’auteur relate la carrière du corsaire dunkerquois à la lecture des interrogatoires des principaux de l’équipage et des articles de la presse britannique de l’époque.
 
UNE ŒUVRE DU SCULPTEUR ELSHOECHT À TOURCOING par Alain PLATEAUX
                Les Elshoecht constituent une dynastie de peintres et de sculpteurs qui ont marqué la vie artistique de la Flandre maritime au XIXe siècle. Par cette étude, nous voyons que son dernier représentant Karl (1797-1866) a travaillé pour l’église de Tourcoing, tout en signant fièrement « sculptit, Parisis, 1829 » puisque sa carrière se déroulera à Paris où il a appris son métier et où il décédera.
 
L’ESSOR DU PORT DE GRAVELINES À LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE par Christian PFISTER-LANGANAY 
                Le port de Gravelines est un cas à part par sa couverture documentaire qui nous permet d’étudier dans le détail son trafic de 1745 à 1791 aussi bien en entrées qu’en sorties de navires. Il connaît une spectaculaire croissance dans la dernière décennie de ce XVIIIe siècle. Deux traits qui le marquent au siècle suivant sont déjà en place : la pêche à la morue et l’importance des Norvégiens.

PÊCHE À ISLANDE ET ALCOOLISME : MYTHE OU RÉALITÉ ? par Jean-Pierre MÉLIS
                En plus du vin et de la bière, durant toute la Grande Pêche d’Islande, les pêcheurs consomment des alcools forts. Même si elle est encadrée, soit par les armateurs avant la révolution, soit par l’Administration Maritime pendant le XIXe siècle, cette consommation pose problème par les quantités ingurgitées et la manière dont ces quantités sont absorbées. Cet article étudie les conséquences humaines de ce phénomène en recadrant dans le temps et dans l’espace le problème de l’alcoolisme sur les morutiers flamands à Islande.
 
LES ENTREPRENEURS DUNKERQUOIS SOUS LE SECOND EMPIRE À PARTIR DES PATENTES par Christian BORDE
                À l’exception des constructeurs de navires ou des armateurs à la grande pêche, le monde des entrepreneurs dunkerquois demeure inconnu. La présentation et l’analyse de la liste des commerçants et industriels inscrits sur les listes pour l’élection au Tribunal de commerce permettent de dresser un portrait collectif des entrepreneurs de la ville. Grâce à la valeur de leur patente on peut également élaborer une hiérarchie sociale qui embrasse les plus humbles et les plus importants de ces Dunkerquois.
 
LA CONSTRUCTION DE L’ÉCLUSE TRYSTRAM par Jean-Louis PERREAU
                Inaugurée le 13 septembre 1896, l'écluse du Nord fut baptisée Trystram, du nom du député dunkerquois qui avait tant œuvré pour l'agrandissement du port. Sa construction, décidée en 1883, fut un véritable défi technologique des dernières décennies du XIXe siècle.
                Avec son grand sas, gigantesque pour l'époque, de 181 m de long sur 25 m de large, elle pouvait accueillir les plus grands navires du monde (12 000 tonnes), et elle resta, jusqu'en 1939, la principale porte d'entrée du port-est.
                Le chantier, qui dura 10 ans, fut émaillé de péripéties et d'incidents que l'auteur a pu reconstituer grâce aux volumineuses archives des Ponts et Chaussées de Dunkerque. Les photographes Luzzato et Falciny nous ont, d'autre part, laissé une remarquable série de clichés qui sont d'un grand intérêt documentaire sur ce chantier mémorable.
 
URBAIN VALENTIN, ÉDITEUR DE CARTES POSTALES À GRAVELINES (1902-1914) par Alain DEFLESSELLES
                Rédacteur en chef de l’hebdomadaire Le Gravelinois qu’il imprime de mars 1892 à octobre 1914, éditeur de cartes postales à partir de 1902, Urbain Valentin s’empare du fauteuil majoral de la ville de Gravelines en 1904. C’est le catalogue des 239 clichés publiés qui retiendra notre attention. Si l’imprimeur entend proposer à sa clientèle un large choix de vues des villes et des villages environnants, le maire ne dédaigne pas de mettre en valeur son action à la tête de la ville : agrandissement du bassin, suppression des portes voûtées, percée et pont de la rue nationale, redressement de la route nationale n° 40 au voisinage de la porte aux boules, construction de l’abri « du coin des minteux ». Au final, il nous gratifie, un siècle plus tard, d’une source iconographique incomparable pour l’histoire de la cité.
 
ÉVOLUTION COMPARÉE DU RÉSEAU BANCAIRE À CALAIS, À DUNKERQUE ET DANS LA RÉGION NORD-PAS-DE-CALAIS (1870-1914) par Gérard TASSIN
                Dans une région où les opérations bancaires sont intenses, les établissements parisiens ont multiplié très tôt leurs guichets dans la région, et semblent faire rapidement preuve d’un grand dynamisme, se créant une clientèle face aux banques régionales et locales qui continuent de se développer.
                À l’exemple du niveau national, la concurrence entre établissements bancaires qui n’était qu’esquissée à la fin du Second Empire, prend alors une ampleur singulière à partir de 1870. Cet article a pour but de montrer cette évolution dans le Nord-Pas-de-Calais ; elle peut être lente à l’image de l’arrondissement de Dunkerque, lente ou brutale comme à Calais.
 
L’HISTOIRE MOUVEMENTÉE DU TROIS-MÂTS LIEUTENANT BOYAU  DE BINIC À GRAVELINES par Étienne BERNET
                Le tragique naufrage du Lieutenant Boyau et ses cinq disparus le 12 mars 1935 sur la côte méridionale islandaise ont laissé des traces dans la mémoire collective gravelinoise. Une rue porte son nom dans le quartier des goélettes. Pourtant le navire n’avait rejoint la flottille de grande pêche locale que l’année précédente. Étienne Bernet retrace la carrière du trois-mâts goélette de sa construction à Binic de 1920 à 1923 à son ultime armement à Gravelines en 1935, en passant par Bordeaux, Fécamp et Paimpol.
 
L’ENFER DE DUNKERQUE (19 -30 MAI 1940), RÉCIT D’UN TÉMOIN
par Alexandre COZ (V)
                Ce témoignage inédit, rédigé en 1942 par l’administrateur en chef de l’Inscription maritime du quartier de Dunkerque, retrace les événements dont l’auteur fut le témoin et l’acteur durant les tragiques journées de mai-juin 1940. Outre les bombardements massifs et le climat d’extrême confusion qui règne dans une agglomération qui connaît l’enfer, Alexandre Coz s’attache à décrire, avec précision et pertinence, le naufrage du torpilleur Bourrasque qui constitue, côté français, l’un des épisodes les plus dramatiques de l’opération Dynamo. Le récit s’achève par son transfert en Angleterre et un retour précipité vers la France où il reprend ses fonctions rapidement suspendues par une mise à la retraite.
 
LES RENDEZ-VOUS DUNKERQUOIS DU TOUR DE FRANCE 1911-2007 par Patrick ODDONE
                De 1911 à 2007, l’agglomération dunkerquoise a accueilli à vingt-quatre reprises le Tour de France, la plus prestigieuse des courses cyclistes françaises dont la légende est inscrite depuis 1903 dans le paysage sportif français. Dunkerque et Malo-les-Bains, furent villes étape de cette Grande Boucle et démontrèrent tout leur savoir-faire dans l’organisation de ce type d’événement qui a toujours drainé un public considérable. Après plusieurs décennies d’absence (1932-1958 et 1966-1995), le Tour a renoué avec la Flandre, donnant ainsi à Dunkerque et à son territoire l’opportunité d’un formidable coup de projecteur médiatique venant conforter son image et ses ambitions européennes.
 
MAI-68 À DUNKERQUE par Patrick ODDONE
                Quarante années se sont écoulées depuis Mai-68 et les Français considèrent encore très majoritairement que ces événements furent une période de progrès social. Cependant, la mémoire collective a essentiellement retenu le caractère spectaculaire de l’agitation parisienne, ignorant souvent l’expression provinciale du mouvement. Ce qui s’est passé à Dunkerque et dans sa région durant ce mois social, mérite pourtant d’être rappelé et analysé, ne serait-ce que pour mieux comprendre les luttes ouvrières qui affectèrent les décennies suivantes, l’évolution des rapports sociaux ainsi qu’une certaine radicalisation des comportements politiques au moment même où l’agglomération mise sur l’intercommunalité et construit son devenir institutionnel.
 
 
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