Association loi 190
   
  Société Dunkerquoise d'Histoire et d'Archéologie
  revue n°38
 


Revue historique de Dunkerque et du littoral 
n°38 2005

Spécial patrimoine et religion

 

Table des matières

- Le mot du président, M. Christian Pfister-Langanay

- Jean Van Acker : Sainte-Walburge à Furnes : de la chapelle castrale à l'église collégiale et paroissiale

Furnes est mentionnée dans les textes en 877, mais le chapitre n'apparait qu'en 1089. Au XIIIème siècle, ce dernier commence à construire l'église actuelle mais la création de l'évéché à Ypres lui enlève la moitié de ses ressources. Dépouillée de ses trésors sous la Révolution, l'église bénéficie d'une importante restauration-reconstruction à la fin du XIXème siècle et reste un bel exemple de la vitalité du catholicisme flamand d'alors.

- Christophe Fiorine : Les Dunkerquois et leur religion à l'époque moderne.

A partir des visites de l'évêque, l'auteur nous dresse un tableau des comportements religieux des Dunkerquois sous l'Ancien Régime. Si les Jésuites portent des jugements sévères, les pasteurs montrent, quant à eux, l'adhésion de leurs ouailles aux valeurs de la Contre-Réforme, fortement teintées par les contraintes imposées par la mer et par la guerre.

- René Galamé : Confréries et corporations dunkerquoises : leurs chapelles en l'église Saint Eloi.

Les quinze chapelles de l'église Saint-Eloi étaient dévolues à des confréries pieuses, ghildes militaires et corporations. L'auteur reconstitue le destin de chacune de ses institutions du XVIe au XIXè siècle, soulignant les modifications apportées par les travaux de l'architecte Victor Louis en 1783 et les bouleversements de la Révolution. Ce travail permet de découvrir tout un pan de la sociabilité urbaine et de la vie religieuse de Dunkerque d'alors au sein même du sanctuaire.

- Agathe Leyssens : Les pratiques religieuses à travers la vie corporative à Dunkerque au XVIIIème siècle.

Faisant face aux pays réformés, Dunkerque est une ville où la Reconquête catholique est menée ardemment. Il faut arracher les fidèles à l'hérésie calviniste. Pour mener à bien cette mission et implanter les principes de la vraie foi, l'Eglise catholique utilise les corporations pour diffuser son message et purifier les moeurs des milieux populaires.

- Jean-Marie Goris : Le couronnement de Notre-Dame des Dunes de Dunkerque en 1903 : La France et la région du Nord au début du XXème siècle.

Comment mieux fêter dignement le Vème centenaire de la découverte de la statue de Notre-Dame des Dunes qu'en procédant à son couronnement, place Jean Bart en présence d'évêques, de 100000 personnes venues de toute la région. Mais cette célébration n'eut pas que des sympathisants car le début du XXème siècle connait une politique anticléricale qui aboutira à la séparation des églises et de l'Etat. Jean-MarieGoris présente le contexte politique, les différents acteurs du couronnement, l'événement et ses conséquences immédiates et lointaines.

- Michel Tomasek : Un prêtre-artiste, Paul Pruvost, et son oeuvre en Flandre maritime.

Paul Pruvost (1889-1968), fils d'un médecin de Bourbourg, en Flandre, ordonné prêtre en 1917, devient, à partir de 1928, artiste à temps complet. Partageant son tempsentre son domicile lillois et sa maison de Bray-Dunes mais également les inombrables chantiers qui lui sont confiés (vitraux, peintures murales...), le protégé de Mgr Lotthé va produire une impressionnante quantité d'oeuvres (de l'aquarelle à la fresque) de valeur inégale mais révélatrice des goûts dominants en art religieux dans cette première moitié du XXe siècle. L'auteur évoque également le rôle joué par Pruvost au sein de la société de Saint Marc, groupement d'artiste chrétiens du diocèse de Lille.

- Roger Degryse : La navigation maritime et le tonlieu comtal à Gravelines (1100-1330).

Cité une première fois dans les textes en 1101, le tonlieu de Gravelines se composait de quatre péages dont un sur le hareng, mieux connu à cause des rentes que certaines abbayes percevaient. Les comptes de 1295 à 1317 permettent de comprendre le fonctionnement interne de ces péages, ainsi que la situation économique locales. Gravelines, après un essor de la pêche au hareng, devient le port du vin français pour Saint-Omer.

- Victor Enthoven : La fermeture de l'Escaut, son commerce et sa navigation (1559-1609).

L'auteur décrit l'évolution économique des ports de Zélande et d'Anvers entre 1559 et 1609. Jusqu'en 1585, Anvers commerce directement avec le reste de l'Europe, et les ports zélandais possèdent leurs propres trafics basés sur le vin, le sel, le hareng et le bois. Après la reconquête espagnole, Anvers est bloqué et doit passer par l'intermédiaire de Middlebourg qui devient son avant-port. La seule concurrence directe provient de Dunkerque sur la mer du Nord, mais le blocus restreint son essor.

- Jean Dams et Christian Pfister-Langanay : La correspondance de Jean Penninck (1647, 18ème et dernière série).

Les quatre dernières lettres témoignent du transfert de domination des Habsbourg à celle des Bourbon. Si les couronnes changent, l'administration reste. Nous assistons au passage des dossiers en cours et au départ de Jean Penninck de Dunkerque pour Ostende probablement où il entend continuer son métier de greffier.

- Jean-Pierre Mélis : La station d'Islande et Kerguelen (1765-1769).

Le développement spectaculaire de la pêche à la morue conduit les pêcheurs dunkerquois à introduire frauduleusement de l'alcool et des textiles en Islande, ce qui conduit les Danois à saisir leurs navires en 1765. Aussi Choiseul décide-t-il d'organiser une station, c'est à dire d'envoyer un navire de la marine royale afin de surveiller les marins dunkerquois mais aussi de les aider. En 1767 et 1768, Kerguelen assure deux de ces campagnes, louvoyant entre les ordres des ministres, les intérêts souvent opposés des armateurs et les désirs viscéraux de liberté des pêcheurs.

- Jeannine Bacquart-Ellebode : Questions à propos d'une imposture : Louis XVII et Dunkerque

On ne peut l'établir, mais il paraît certain que le prétendu Louis XVII, mort aux Seychelles en 1756, était le fils, né en secret, d'un domestique de Talleyrand protégé par Charles Thiéry, l'influent bourmestre de Dunkerque. Pendant la Révolution, cet enfant bénéficiera à son tour de l'aide de l'ancien bourgmestre devenu maire. L'imposture elle-même n'a d'intérêt qu'anecdotique, mais les arguments qui nourrissent la thèse ci-dessus incitent à s'interroger sur l'attitude de Charles Thiéry face à la Contre-Révolution à Dunkerque.

- Jean-Marie Goris : Un catéchisme manuscrit de 1818, témoignage de piété populaire en Flandre au XIXème siècle.

Ce manuscrit d'une centaine de pages fut écrit en flamand, en 1821, par Pierre Vanderveere (1760-1845), originaire d'Esquelbecq. Au delà du caractère proprement religieux, ce document témoigne encore de la pédagogie typique d'une Contre-Réforme catholique encore bien vivante et d'un certain art populaire puisque le manuscrit est décoré de miniatures naïves.

- René Steylaers : Dragage et curage du port de Dunkerque depuis le XVIème siècle.

L'ensablement du chenal et de la rade compliquant l'accès au port a conditionné toute l'histoire de Dunkerque. Seules les chasses puissantes pouvaient au mieux maintenir la profondeur nécessaire, estimait-on ; c'était sans compter sur les caprices de la nature et la taille croissante des navires. Le dragage à vapeur s'imposera à partir de 1853, mais surtout la technique de la drague suceuse à partir de 1876.

- Eric Vanneufville : A propos de la louange de 1832 adressée au maire de Noordpeene.

Ce document écrit en alexandrins flamands concerne le choix du maire du village de Noordpeene en 1832. Cette louange, adressée à Louis Leleu, se caractérise, à la fois par un paternalisme très affiné, mais normal dans la mesure où les notables règnent sans partage, et une religiosité très prégnante.

- Gérard Tassin : Le transport urbain à Dunkerque depuis la Première Guerre Mondiale.

En 1919, la STDE, cmme beucoup d'autres sociétés françaises de même type, rencontre des difficultés face àà l'explosion des coûts. La société connaît un nouveau départ après l'augmentation de capital de 1929 (achat d'autobus), puis doit s'adapter à la crise économique (limitations des rotations. La Seconde Guerre Mondiale détruit ses installations. A partir de 1946, la société se reconstitue et abandonne définitivement le tramway en 1952. Elle passe sous le contrôle de la SPIT en 1954. Puis, en 1992, elle est acquise par le groupe Vivendi, qui la cède à son tour, fin 2002, à un groupe d'investisseurs français (et prend l'appellation Veolia environnement). En 1998, elle lance, avec l'aide de la CUD (responsable des transports), une nouvelle marque commerciale : DK'Bus Marine.

- Olivier Vermesch : La batterie de Zuydcoote : Un exemple d'archéologie militaire.

Ce fort, édifié en 1879, connaît cinq campagnes de modernisation (1893, 1913, 1934, 1939 et 1942-1944), suite aux progrès incessants de l'armement. Tapi dans les dunes, à quelques encablures des plages de rembarquement, il joue un rôle déterminant lors des opérations de mai-juin 1940, subissant en retour les dures attaques de l'aviation ennemie. Une série de plans permet au lecteur de suivre toutes les modificationsintervenues de 1893 à 1944.

- Patrick Oddone : Le "Princess Elizabeth" sur les chemins de la mémoire.

Construit en 1926-1927 et baptisé Princess Elisabeth pour saluer la naissance de la petite-fille du roi Georges V, ce vapeur à roues à aubes est utilisé comme navire d'excursion pour assurer des liaisons entre Southampton et Cowes. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il est transformé en dragueur de mines puis participe à l'opération Dynamo : il effectue alors quatre voyages et rapatrie 1673 soldats dont 500 Français. En 1945, il reprend sa navigation jusqu'en 1965. Il est ensuite transformé en casino flottant puis en restaurant et en pub, rejoignant, à Londres, l'un des quais de la Tamise. En 1987, il est racheté par la Chambre syndicale topographique de Paris : amarré sur la Seine, au quoi de Javel, il devient un centre d'expositions et de conférences. En 1999, après 59 ans d'absence, le Princess Elisabeth retrouve Dunkerque : géré par l'association Dunkerque Congrés, il accueille les grands événements festifs de l'agglomération. A sa vocation touristique s'ajoute son inscription dans le paysage dunkerquois au titre de lieu de mémoire.

- Patrick Oddone : Le BCMO : Genèse d'une disparition.

Erigé en 1971, le Bureau Central de main-d'oeuvre (BCMO), conçu par Jean-Pierre Secq, était un pur produit du mouvement architectural "brutaliste" : austérité et rationalité en extérieur, transparence et lumière en intérieur, telles étaient les qualités de ce bâtiment emblématique de la vie portuaire dunkerquoise. Cet édifice accueillit pendant plus de vingt ans l'embauche journalière des dockers, alors régie par la loi du 6 septembre 1947. En 1992, la réforme de la filière portuaire et de la manutention qui imposa la mensualisation des ouvriers de cette corporation, entraina la desaffection du bâtiment qui avait perdu tout usage professionnel. Il est détruit en février 2004, à l'issue d'un débat médiatisé qui révéla l'affrontement des deux mémoires syndicales irréconciliables après des déchirements internes. L'absence de propositions de réutilisation de l'édifice précipita sa disparition du paysage portuaire.

- Christian Pfister-Langanay : Des enrichissements inattendus pour notre société.

En février 2004, notre société a acquis un ensemble de documents provenant de papiers personnels de Lucien Bouly de Lesdain. Ce grand généalogiste a perdu sa bibliothèque et le résultat de ses nombreuses recherches dans l'incendie de sa maison en 1940. Ces dossiers sont précieux de ce point de vue, d'autant que les autres fonds des historiens d'alors ont également disparu lors de ces bombardements.

- Gérard Fosse, Stéphane Révillion, Virginie Motte : Bilan des interventions archéologiques dans l'arrondissement de Dunkerque (2002-2003).

- Christine Harbion : Chronique des monuments historiques

 
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